Une éducation olympique au carrefour des années 1970 : entre valeurs et enjeux

Abstract

Au tournant des années 1970, le Mouvement olympique, notamment sous l’impulsion des Comités Nationaux Olympiques européens, se pose la question de l’héritage de Pierre de Coubertin. Est-ce que l’Olympisme, qui est « un système complet et global d'éducation pour la jeunesse, constamment adapté au développement de la civilisation industrielle et ayant pour composantes indissociables l'éducation sportive, intellectuelle et morale » (Collard, 1974), participe toujours au cours des années 1970 à la formation de l’homme équilibré? Si le sport est un puissant moyen d’éducation et de formation permanente de la jeunesse, en quoi l’éducation olympique se justifie-t-elle? Si l’on poursuit des fins de développement harmonieux des individus, il apparaît nécessaire de définir ce qu’est l’Olympisme et plus généralement les buts et les objectifs du Mouvement olympique. Cette question est au cœur des préoccupations du CIO et c’est notamment le cas des CNO européens qui s’interrogent. A qui revient la promotion de cette éducation olympique? Quelles sont les valeurs à transmettre? À qui se destine cette éducation olympique? À destination des athlètes qui participent aux Jeux ou bien à la jeunesse du monde? Finalement les CNO qui sont à la base du Mouvement olympique veulent s’imposer comme des passeurs culturels de cette éducation olympique. En effet, c’est aux CNO de démontrer que l'Olympisme peut s'exercer et se pratiquer au quotidien et pas uniquement auprès des athlètes qui participent aux Jeux.  De plus, les CNO doivent « faire reconnaître que les activités sportives sont un élément essentiel de la formation permanente, qu'elles sont un facteur d'épreuve personnel, de contacts humains, d'amitié entre les peuples et de formation du caractère » (A.Danet, 1974). En définitive, cette proposition d’article vise à donner une meilleure compréhension des enjeux sous-jacents à la promotion de l’éducation olympique et son appropriation par les CNO européens mais aussi des valeurs que l’Olympisme porte au cours de cette période pour (re)développer son éducation olympique.