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Des Origines et des Effets du Ressentiment

Claudine Haroche

Resumo


Ansart livre un long récit historique, théorique revenant à Nietzsche qui a élaboré le
concept de ressentiment. Il rappelle que Nietzsche dans cette histoire du ressentiment
s’attache aux sentiments et en particulier à une haine rentrée,  à « son intériorisation et sa dénégation » une haine qui se déroulant dans la durée, s’inscrit dans la mémoire collective et individuelle. Les ressentiments nous dit Ansart peuvent procurer des satisfactions, des bénéfices secondaires « créant une solidarité affective, qui par-delà les rivalités internes, permet la reconstitution d’une cohésion ». On ne peut qu’être ici frappé de l’actualité saisissante de l’analyse d’Ansart précisant de façon quelque peu visionnaire au début des années deux mille le rôle décisif que revêtent les inégalités économiques dans le néolibéralisme contemporain en écrivant « nos régimes actuels de social- démocratie ont cette vocation essentielle de gérer les ressentiments économiques et de les tempérer ». Bien au-delà de « La gestion des passions politiques » Ansart invite à comprendre l’urgence d’« une gestion des ressentiments ».


Palavras-chave


sentiment/ressentiment – néolibéralisme – démocratie

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DOI: http://dx.doi.org/10.5380/his.v70i2.85694